21/12/2014

Ce soir-là, je m'attardais devant mon téléviseur, attentif au discours que Patrick Modiano prononçait à Stockholm pour la réception de son Prix Nobel. L'écrivain s'efforçait d'éclairer sa démarche littéraire en en montrant les particularités liées à son propre parcours, singulièrement une enfance quelque peu délaissée dans le Paris de l'occupation. Mais tout autant, et avec la modestie charmante qui le caractérise, il tentait de se référer à ce qui est, pour lui, la mission de tout écrivain: faire revivre la mémoire des hommes qui nous ont précédé. Il indiquait même avoir collectionné de vieux annuaires téléphoniques pour trouver la trace des êtres qui avaient vécu dans divers quartier de la capitale. C'est en accomplissant cette tâche qu'il estimait avoir tenté d'atteindre la dimension d'universalité récompensée par l'académie suédoise. Malgré l'intérêt du propos et l'évidente sincérité de l'auteur une douce torpeur me saisit peu à peu, calé dans mon fauteuil...

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