15/01/2016

Droite et gauche ont alternativement abusé de cette formulation pour galvaniser leurs partisans lorsque, au pouvoir, elles pressentaient une défaite électorale. Le retour des stratégies de convergence des entreprises, un peu partout dans le monde, doit au minimum faire lever les sourcils, tant le souvenir de la mise en oeuvre de cette stratégie au tournant des années deux-mille à laissé de mauvais souvenirs.
Concentration verticale ou horizontale a longtemps été le pont-aux-ânes traditionnel des manuels de stratégie d’entreprise. Grossir horizontalement dans son métier, si possible sur des marchés dont on était absent, était censé apporter puissance à moindre risque puisque l’on restait dans des domaines connus et maîtrisés. À la verticale au contraire on pensait mieux intégrer le processus de production et s’assurer contre le risque amont ou aval. Le cas d’école classique était la comparaison Seb-Moulinex. Le premier traditionnellement sous-traitait nombre de composants de ses produits, le deixième au contraire en intégrait l’essentiel, jusqu’à ses petits moteurs électriques. Il n’y a pas eu photo à l’arrivée, le tassement de la demande dans les années quatre-vingt a trouvé Moulinex ligoté dans son organisation verticale quand Seb mettait à profit la souplesse que lui conférait sa sous-traitance et bientôt rachetait son concurrent.

21/09/2015

Le président de la banque fédérale de Richmond était bien seul hier en se prononçant pour une hausse de 25 bp de l’objectif des fonds fédéraux du FOMC. Comme le célèbre héros solitaire du feuilleton-western TV Le Virginien, il entend tracer sa route et prendre date pour la suite. Pas forcément catalogué parmi les faucons, M. Lacker me paraît aujourd’hui considérer que sortir au plus vite de cette longue période de taux zéro ne répond plus à un objectif de réglage conjoncturel mais plutôt à une question de principe et de restauration de hiérarchies naturelles.
Tout a été dit sur les incertitudes de la reprise économique, en cours depuis prés de cinq ans. La baisse ambiguë du taux de chômage, partiellement assise sur la faiblesse du taux de participation au travail de la population, un effet richesse reparti à la hausse sous l’effet de la montée des marchés et profitant à l’immobilier, un dollar renforcé qui à la fois pèse sur les exportations et protège contre l’inflation à la faveur du mouvement de balancier qu’il imprime aux prix des matières premières. Quelques points de plus ou de moins sur les taux ne sont guère susceptibles de modifier sensiblement cet équilibre.
 
 Alors que veut le virginien ?

21/09/2015

Tout a été dit sur l'actualité d'une crise grecque qui serait inévitablement vouée à se muer en crise de toute la structure institutionnelle de l'Eurogroupe, sinon de de l'Union Européenne toute entière. Et je m'en voudrais d'ajouter à l'écrasante littérature des y-a-ka de toutes sortes qui fleurit depuis des mois. Et pourtant il me semble que se dégagent certains axes conformes à la raison que nous enseignaient les Grecs anciens.
Les diverse responsabilités émergent du brouillard. Ont concouru le manque de contrôle de l'UE sur l'évolution de la situation grecque depuis son entrée dans l'Eurogroupe, l'incapacité des gouvernements locaux successifs de droite comme de gauche, puis l'arrivée en 2015 de politiciens ayant flairé la possibilité de surfer sur l'inévitable vague de frustration d'une population soumise aux rigueurs du redressement de ses finances.
Il était clair pour la plupart des observateurs en début d'année que la question n'était plus s'il y avait un risque de défaut de la Grèce mais comment on allait l'organiser. La question de l'habillage de cette "restructuration" vis-à-vis des opinions publiques des autres pays était centrale: comment ne pas heurter les contribuables des pays les plus riches ni donner des idées aux populations des autres pays fragiles du Sud.
 

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